L’alcool a toujours fait beaucoup parler de lui. On dit d’ailleurs qu’il délie les langues. Qu’en est-il de cette substance qui fait à la fois notre bonheur et notre malheur, à laquelle sont dédiés des films et des livres, des études scientifiques, voire des centres de … désintoxication ?
Comme le dit si bien Paracelse, "c’est la dose qui fait le poison".
Le mot alcool vient de l'arabe الكحل al-kuħl, qui signifie « antimoine pulvérisé » puis par extension le mot s’est étendu à toute substance distillée ou raffinée. L’alcool est une substance qui contient de l’éthanol, qui est un psychotrope obtenu par fermentation de végétaux.
La boisson obtenue grâce à cette fermentation alcoolique peut être distillée pour donner une eau-de-vie ou un autre spiritueux plus fort ; elle est utilisée par l’Homme depuis l’aube des temps.
La littérature antique l'évoque fréquemment dans la vie sociale des Hommes avec comme première référence la bière en Mésopotamie. Dans l'Antiquité, certains dieux du panthéon comme Dionysos/Bacchus dont le culte était répandu en Grèce et à Rome, avaient dans leur attribution le vin. D'où les bacchanales, fêtes religieuses célébrées en l'honneur de Bacchus dans le monde romain. L'alcool aurait eu un usage sacré, conduisant notamment à l'extase mystique.
L’alcool a donc toujours, dirait-on, coulé à flots, et n’a jamais été interdit, sauf à quelques exceptions près.
Dans certains pays, comme l’inde, il y a des régions considérées comme sacrées, où l’alcool est interdit. Certaines religions comme l’Islam prohibent la consommation de l’alcool.
Aux États-Unis, en 1920, une mesure drastique est imposée aux citoyens américains : la consommation d'alcool est interdite sur l'ensemble du territoire : c’est la fameuse prohibition.
Était-ce vraiment pour que les citoyens américains arrêtent de boire ou pour imposer le gasoil des géants du pétrole plutôt que de laisser les voitures rouler à l’éthanol ? Nous ne le saurons jamais.
Aux 20ème et 21ème siècles, l’on peut affirmer que l’alcool fait partie intégrante de notre culture.
L'alcool est LA drogue récréative légale qui occasionne la plus forte mortalité dans le monde.
Selon le Figaro : « La consommation moyenne en France est de 2,7 verres par jour. Trois victimes sur quatre sont des hommes. En France, pays du vin de qualité qui se déguste, l'excès d’alcool continue à tuer en grande quantité, malgré une baisse de la consommation ces 50 dernières années. Il serait responsable de 49.000 décès en 2009. Par comparaison, le tabac est responsable de 73.000 décès annuels. L’alcool est responsable de 36.500 décès chez l'homme, ce qui représente 13% de la mortalité totale masculine, et de 12.500 décès chez la femme, soit 5% de la mortalité totale. Dans 40% des cas, le décès du patient survient avant l'âge de 65 ans. L'alcool est une cause importante de mortalité prématurée, puisqu'il est responsable de 22% des décès entre 15 et 34 ans, 18% des décès entre 35 et 64 ans et 7% des décès à partir de 65 ans. »
Source : Alcool - Les chiffres - Fiches santé et conseils médicaux (lefigaro.fr)
Et encore ne sont pas comptées dans ces statistiques toutes les pathologies qui sont la conséquence indirecte de la consommation d’alcool : suicides, AVC, Parkinson, etc.
Les chiffres de mortalité actuels liés au tabac et à l’alcool n’ont pas évolué depuis 2009, comme l'indique France TV Info: "Le tabac et l’alcool tuent tous les ans, en France, 120 000 personnes. C’est un Covid par an" - professeur Amine Benyamina.
Source : FranceTvInfo
Étrangement, l’alcool et le tabac ne sont pas considérés comme des pandémies, et loin d’être interdits ou même réglementés, ils sont d’usage commun et quotidien, dans l’insouciance la plus totale du corps médical. Rien ne vous empêche d’acheter 50 litres de whisky au magasin, pas besoin de prescription. Allez comprendre…
À la suite d’une étude à très large échelle publiée en 2018 par The Lancet, basée sur les effets sur la santé de la consommation d'alcool chez 28 millions de personnes entre 1990 et 2016, on a conclu que consommer de l'alcool est dangereux même à faible dose.
L’alcool fait partie de la catégorie des dépresseurs. Ce type de drogues agit sur le système nerveux central en engourdissant le cerveau et en ralentissant le fonctionnement du corps. L’alcool affecte les comportements et la coordination des mouvements.
Une forte alcoolémie, engendre une augmentation des niveaux de dopamine, d’opioïdes endogènes et de sérotonine. Ce sont les effets positifs et dits « récompensants » de l'alcool.
Le souci est qu’un usage répété va créer une dépendance à ces plaisirs artificiels et l’impression de ne plus pouvoir ressentir de plaisir sans cette stimulation externe. En termes scientifiques, ton corps aura plus de mal à produire de la dopamine et de la sérotonine.
Après ingestion, l’alcool va être absorbé au niveau du jéjunum et du duodénum dans ton intestin grêle.
L’ingestion de nourriture va ralentir la vidange gastrique, ce qui prolonge le temps de présence de l’éthanol dans ton estomac. Tu ressentiras donc moins vite les effets maximaux de l’alcool si tu l’ingères durant un repas : 90 minutes en moyenne contre 45 si tu es à jeun.
Donc ne bois pas l’estomac vide pour éviter les mauvaises surprises.
Attention également, car l’alcool franchit la barrière placentaire et passe dans le liquide amniotique, donc pas d’alcool avant et pendant la grossesse, mais aussi pendant l’allaitement. Après absorption, l’éthanol passe en quelques minutes (moins de 10 minutes) vers tes organes les plus vascularisés comme le cerveau, les poumons et le foie. L’alcool est éliminé à 95% par le foie. Les 5 % restants sont éliminés par les reins, la peau, les poumons et la salive.
En moyenne, l’homme, par sa constitution « tient mieux l’alcool » que la femme. Toutefois, il y a des exceptions 😊. Les personnes âgées sont aussi plus vulnérables aux effets de l’alcool.
Attention, comme le veut le proverbe latin, « in vino veritas », tu auras tendance à tout révéler quand tu es un peu pompette. Parfois ça peut aplanir les angles, parfois ça peut briser des amitiés. Tu es prévenu.e !
Contenu d’un verre classique en alcool pur :
Source : https://www.santepubliquefrance.fr/
Un apéritif a pour but d'ouvrir l'appétit. Certaines épices et plantes sont apéritives. Les alcools dits apéritifs sont doux, secs, légers et acides. L'alcool en lui-même n'est pas apéritif, mais certaines plantes comme l'anis qu'il contient le sont.
Dans la culture populaire, "prendre l'apéro" est devenu synonyme de manger et boire un peu avant le repas principal pour se mettre en appétit. C'est plus un événement social que digestif. On pense communément que l'apéritif alcoolisé « fait digérer », Au contraire, l'éthanol contenu dans ces boissons ne fait pas digérer, mais il dissout les graisses contenues dans les aliments en cours de digestion, ce qui améliore le confort du gros mangeur. C'est donc une fausse impression qui entraîne la suralimentation.
Un digestif, comme son nom l'indique, facilite la digestion. Parmi les plantes et épices digestives : camomille, gentiane, mélisse, menthe, moutarde blanche, safran, sauge, thé, verveine, cumin, coriandre, fenouil.
Le digestif se prend toujours en fin de repas. Il s'agira traditionnellement d'un alcool fort : trou Normand, cognac, armagnac, calvados, whiskys et vieux rhums. Mais au fait, l'alcool est-il vraiment un digestif, ou est-ce encore une croyance populaire.
Hé bien selon une étude scientifique, ce serait plutôt la deuxième option. En effet, au lieu de faciliter la digestion, l’alcool la ralentit. Ta capacité digestive diminue sous l’effet de l’alcool fort. L’action de l’alcool sur le tube digestif perturbe l'efficacité de la digestion. Comme l’estomac absorbe tout de suite l’alcool, la sécrétion des glandes gastriques est inhibée et l'hormone stabilisatrice de l’acidité stomacale s'en trouve perturbée.
Tout cela confirme que l’alcool ne possède pas de vertu digestive. Mais les traditions ont la vie dure, d'autant plus que la sensation d’être moins rempli après une consommation d'alcool est bien réelle.
Encore une fois, comme pour l'apéritif, l'effet est plus psychologique que gastrique. Donc, si vous voulez réellement aider votre estomac à digérer, prenez une tisane digestif ou un vin aux plantes ayurvédiques.
En anglais, on nomme aussi l’alcool « spirits », car il faciliterait le passage des esprits, parfois taquins. Peut-être est-ce aussi pour cela que quand on boit trop, on dit qu’on « perd le contrôle », qu’on ne se souvient de rien.
Certaines traditions ésotériques suggèrent que l’alcool dissipe le voile entre le monde matériel et le monde des esprits, des démons, ou des jnouns en arabe (djinns). Il est vrai que quand on boit, on ne se montre pas toujours sous notre meilleur jour et qu’on semble être « habité » par quelqu’un d’autre. Et toi, tu y crois ?
Cette monodiète se fait généralement en automne, saison du raisin. Donc, si possible, privilégie la période allant de septembre à octobre et choisis des raisins bio. Mais bien sûr, le plus important est de pouvoir arrêter l’addiction, donc, si tu as accès à du raisin bio toute l’année, n’hésite pas.
Utilise ton extracteur de jus pour la préparation, que tu peux conserver au frigo maximum 3 jours.
L’idéal pour se débarrasser d’une addiction est de faire cette cure pendant au moins 1 mois. Ce sera long et très difficile, donc fais-toi accompagner d’un naturopathe et d’un médecin ouvert d’esprit.
Arrêter de boire de l’alcool sans médicament, c’est possible. Depuis des millénaires, les dattes sont considérées comme excellents remèdes de grand-mère aidant à maintenir l’abstinence. Très riches en glucides, elles permettent de lutter contre les symptômes d’hypoglycémie et les fortes envies de sucre faisant partie du syndrome de sevrage. Chaque fois que l’envie de boire se fait sentir, mange des dattes. De plus, elles ont de multiples bénéfices pour ta santé.
Le gingembre est utilisé car il produit une sensation de vomissement avant de consommer de l’alcool. Tu peux broyer une racine de gingembre puis préparer une décoction (faire bouillir durant 10 minutes). Attention, ça pique.
En Chine, cela signifie le dissipateur d’ivresse. Le Kudzu est traditionnellement utilisé pour diminuer les envies d’alcool ou de tabac et retrouver un bien-être général. Il peut aider dans tous les sevrages.
Il y a encore bien d’autres remèdes de grand-mère pour le sevrage comme le jus de céleri, le jus de feuilles de courges amères, l’oseille aigre, l’asaret, etc.
On estime qu'il faut environ 1h30 au foie pour éliminer 1 verre d'alcool, soit 10 g d'alcool pur. Donc, selon ce que t’as bu, ça peut prendre un certain temps 😊.
Premièrement, il faut te réhydrater (car l’alcool déshydrate énormément) et t’accorder du repos.
Ensuite, si tu n’as rien mangé de la soirée, c’est une bonne idée de te remplir l’estomac avec ce qui te fait plaisir. Ce n’est pas le moment d’être regardant, mais bien d’être rassasié et satisfait.
Une petite tisane alcalinisante : thym – citron – miel, avec un peu de thé vert peut te faire du bien. Le citron est un anti-vomitif. Le miel peut t’aider à métaboliser l’alcool plus rapidement. Le thym, pour la gorge. Le thé vert calme le mal de tête et nettoie le foie.
Le plasma marin, très nettoyant. Tu passeras peut-être un peu de temps au toilettes.
L’eau de coco, très similaire à ton plasma sanguin, peut t’aider aussi, en rééquilibrant les tensions électrolytiques dans tes fluides corporels. Vive la nature.
Jus de légumes et/ou de fruits frais bio : l’alcool est extrêmement acidifiant, donc, fais le plein d’antioxydant. Bon, tu te devras peut-être demander à une bonne âme de te le préparer.
Consommer des bananes bien mûres, pleines de potassium. La banane te permet aussi de lutter contre la nausée.
Et si tu en as le courage, va t’oxygéner un peu en marchant dans la nature.
A éviter : les remèdes chimiques de notre bonne vieille industrie pharmaceutique, comme le citrate de bétaïne et autres.
En cas de mal de tête, préfère les huiles essentielles à l’aspirine.
Assez parlé des côtés négatifs, car comme toujours, il y a toujours un autre son de cloche. Haa, les sons de cloche quand t’as trop bu, c’est sûr, tu ne veux en entendre qu’un !
L’alcool peut aussi être utilisé modérément et avec contrôle, comme digestif par exemple.
En naturopathie, en Ayurvéda, en médecine chinoise, et dans bien d’autres médecines holistiques, on utilise l’alcool comme remède.
Ce sont des solutions hydroalcooliques fabriquées à partir d’un mélange de plantes fraîches et d’alcool. La macération de la plante pendant trois semaines dans de l’alcool entre 60° et 95° permet la réalisation de la teinture-mère. Le mélange va lentement se charger des principes actifs de la plante. Il faut régulièrement mélanger et garder à l’abri de la lumière. Ensuite il est filtré, pour qu’il ne reste que la solution liquide.
On retrouve les teintures-mères à la base de la majorité des médicaments homéopathiques et en phytothérapie. Elles sont utilisées en usage interne diluées dans l’eau, avec suivi médical, ou en usage externe, en compresses ou en gargarisme.
Parmi les plus utilisées, on a les teintures-mères de Calendula (désinfection des plaies), d’Orthosiphon (rétention d’eau), d’Harpagophytum (rhumatismes), d’Echinacea (boost du système immunitaire). Il en existe beaucoup d’autres.
On peut les préparer soi-même, mais il ne faudra pas les ranger avec les bouteilles d’alcool pour les invités 😊
En Hindi, ils sont nommés "Aristham" ou "Arishta ». Ce sont des vins de plantes médicinales obtenus par la fermentation d'une décoction de plantes. Leur degré d’alcool variera entre 7 et 12°. On les boit dilués dans une quantité égale d’eau, de préférence après le repas, comme digestif. La posologie varie de 10 à 20 ml, trois fois par jour.
On peut les conserver très longtemps. La préparation consiste à mélanger les ingrédients réduits en poudre dans de l'eau portée à ébullition, pendant une durée propre à chaque recette. Ensuite, on rajoute du jaggery (mélasse indienne) ou du miel. Le mélange se conserve dans un baril en bois fermé hermétiquement et fermente pendant plusieurs jours voire plusieurs mois.
Le résultat appelé Arishta sera très digeste assimilable et stimulera Agni, le feu digestif. La fleur de Dhataki (woodfordia fruiticosa) est ajoutée afin d'augmenter la fermentation alcoolique, grâce à sa richesse en levures.
Une bière brassée avec savoir, se déguste avec sagesse. Peut-être est-ce frère Tuck, compagnon de Robin des Bois, qui a inventé cet adage. Les moines menaient une vie très ascétique, et devaient se priver de bien des petits plaisirs (je ne préciserai pas lesquels). On comprend donc sans peine qu’il fallait bien un peu lâcher la pression de temps en temps 😊. La bière était pour les moines une nourriture, ils l’appelaient « le pain liquide ».
A l’origine, la bière ne contenait pas de houblon, mais plutôt de la coriandre, de l’absinthe, de la gentiane, ou de la sauge. Pour remplacer ces plantes amères au goût pas toujours agréable, il a fallu attendre l’intervention de sainte Hildegarde de Bingen (1098-1179), fondatrice de l’abbaye de Rupertsberg en Rhénanie, qui introduit le houblon dans la recette.
Le houblon est dit anaphrodisiaque, il a la particularité de diminuer les ardeurs sexuelles. On comprend mieux pourquoi Sainte Hildegarde a changé la recette 😊.
Une consommation très modérée de bière artisanale bio peut donc avoir quelques bénéfices pour la santé. #lesbelgessaventpourquoi
Ha non, ça c’est juste pour le plaisir…mais avec modération.
Que faut-il penser finalement de cette boisson tantôt vantée, tantôt montrée du doigt ?
Hé bien que le fait de boire de l’alcool n’est pas un acte mauvais en soi. Toutefois, il faut veiller à pouvoir se contrôler et ne pas tomber dans l’addiction. Certaines personnes ont une tendance naturelle à l’addiction et doivent éviter de boire, même de temps à autres. D’autres pourront boire leur petit verre entre amis une fois par semaine sans pour autant sombrer dans l’alcoolisme.
La prudence est donc de vigueur.
Si tu veux tester tes connaissances en « expressions alcoolisées », check les listes juste en dessous et dis nous si tu les reconnais toutes :p Et surtout n'hésite pas à nous partager les tiennes en commentaire.
« Les Tontons flingueurs » ont « sorti le vitriol »
Georges Lautner, 1963
Vous allez vite le comprendre, les Bruxellois ont également une profonde culture de la dive bouteille. Demande à un belge comment ça se prononce, tu n’y arriveras pas tout seul. 😊