LA FEMME NAÎT LIBRE ET DEMEURE ÉGALE À L’HOMME EN DROITS
Les privilèges, c’est over
Ils ont tout, le monde et ses merveilles leur appartient, il ne doivent que ce qu’ils veulent et à leurs conditions.
Que les choses soient claires, nous sommes sur une vulgaire bataille de privilèges. Qui a déjà voulu les lâcher sans heurts depuis les débuts de l’histoire humaine ?
Comment inverser la tendance ?
Règle Number one :
S’imposer, insister pour ses idées, prendre la parole, la reprendre quand on te la coupe (et on te la coupera for sure), le faire remarquer, ne pas se laisser déstabiliser par des commentaires irrespectueux ou déplacés, faire remarquer qu’ils le sont. Regarder droit dans les yeux, dire non, ne plus éviter les situations bizarres, tordues, tendues, inverser les rôles. Hystérique, incontrôlable, vulgaire ? Perdre ses privilèges, ça fait peur.
Règle Number Two :
Supporter ses fellow girls inconditionnellement. Dépasser la logique des « unes contre les autres » tradition héritée de l’ère patriarcale et coloniale. Apprendre, comprendre et compatir aux difficultés de nos pairs, nous battre les unes pour les autres et les autres pour les unes.
Nous sommes une mais multiples, quand on l’aura toutes compris et assimilé, on pourra se positionner et faire bouger les lignes de façon crédible et efficace.
On coopte d’autres allié.es, on se protège du grand méchant lui, toujours. On évite de se faire peur les unes aux autres, de se discréditer, de se disqualifier, le monde est suffisamment salaud avec nous, évitons d’y contribuer.
Plus le patriarcat tremblera pour ses privilèges, plus nous devrons nous montrer soudées et éviter de tomber dans ses pièges. Il lui est facile d’accorder quelques miettes à certaines en attendant de nous-mêmes que nous fassions le job de nous disqualifier.
Règle Number Three :
On apprend à désapprendre tout ce que le patriarcat (j’y inclus nos mères, tantes, professeures, et autres figures féminines fortes) nous a dit, appris, imposé sur nos prétendus savoir-faire, incapacités, limites mentales et physiques, disposition ou absences de disposition. Tout est faux. On commence à se faire confiance (ça se sentira vite), à se rencontrer soi-même, à faire connaissance avec nos capacités illimitées, à prendre goût d’être celles que nous sommes. On s’observe, on se scrute, on apprend à aimer chaque centimètre carré de nous-mêmes, tout y est à sa place, tout y est parfait (et f$$k le marketing de papa). C’est dur mais c’est sûr, à force ça marchera.
Règle Number four :
On passe, on transmet, on partage à nos filles, nos fils, nos sœurs, nos frères, nos mères, nos pères, nos chéri.es. On dit ce qu’on ne veut plus jamais, on partage les frustrations, la tristesse, les injustices, on raconte un monde meilleur, on le fait vivre au quotidien. On arrête de se fantasmer féministes, et on le fait au quotidien pour de vrai, avec nos partenaires, avec nos gosses, avec nos proches, au taff, …
De quel amour se nourrit le foyer ou tout le fardeau du quotidien repose sur le dos d’une seule personne ?
De quelle égalité peut se targuer une nation ou les femmes sont quasi absentes de toutes les instances décisionnaires, et ou le salaire, à fonction égale, dépend de la loterie chromosomique ?
De quelle justice peut s’enorgueillir un continent ou la moitié de sa population est dominée, victime régulière de précarité ainsi que de violence physique, verbale ?
De quelle humanité peut se prévaloir un monde où près de 4 milliards des personnes qu’elle abrite n’a pas de voix ou si peu ?
Fatima Ftaich