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Le dioxyde de titane, E171

par
Gregory
|
1 Août 2017

Le dioxyde de titane E171 (ou Titanium dioxide, TiO2) est présent à l’état naturel sous deux formes cristallines principales: l’anatase et la rutile (roches). Il est utilisé dans l’industrie alimentaire en tant que le colorant E171 sous forme de poudre cristalline incolore ou blanche. On l’emploie essentiellement sous forme nanométrique.

Il n’a ni vertu nutritive ni action sur le processus de fabrication ou de conservation d’une denrée alimentaire. Le dioxyde de titane permet d’augmenter la blancheur, la brillance ou l’opacité d’un produit. En cosmétologie on utilise son activité photocatalytique qui lui permet d’absorber et de réfléchir les rayons UV. [1] [2]

« Avec le dioxyde de titane, on se retrouve dans la même situation qu’avec l’amiante il y a 40 ans » décrète le professeur Jürg Tschopp, prix Louis-Jeant et de médecine 2008, après une étude sur les dangers de ce nanomatériau.

 

Les risques pour notre santé

Substance potentiellement cancérigène

Depuis 2006 le dioxyde de titane est classé comme “peut-être cancérigène pour l’homme” pour les voies pulmonaires par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer) lorsqu’il est inhalé. En effet des études menées sur des animaux de laboratoire ont montré qu’une inhalation fréquente et à forte concentration pouvait provoquer des cancers du poumon. Les personnes essentiellement concernées sont donc celles qui inhalent régulièrement ces substances. [3] Cependant le mode d’action du E171 au sein de notre organisme reste mal connu mais on craint qu’il puisse passer de nombreuses barrières biologiques (cutanée, intestinale, des poumons, du cerveau…) et puisse s’accumuler dans des organes cibles de par sa présence sous forme de nanoparticules.

En 2016 l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments) a estimé que les expositions actuelles au E171 ne présentaient pas de risques pour les consommateurs. Pourtant dans un communiqué de presse [4] du 12 avril 2017 l’ONG Agir pour l’Environnement suggère au gouvernement d’interdire l’utilisation de cet additif alimentaire et de mener les études nécessaires pour caractériser les dangers sanitaires qui lui sont associés. Vous pouvez consulter à cette adresse une liste, établie par l’association, des produits alimentaires contenant cet additif alimentaire.

L’action du E171 sur notre organisme

En janvier 2017 l’INRA (Institut National de Recherche Agronomique) a publié une étude menée sur des rats qui, durant plusieurs semaines, ont été exposé à du nano dioxyde de titane à des doses similaires que celles ingérées par un homme (10mg/kg de poids corporel). Les résultats de l’étude ont montré que le dioxyde de titane est capable de pénétrer la paroi intestinale, de passer dans le foie et dans la circulation sanguine. Des troubles du système immunitaire ainsi que le développement et l’augmentation de la taille de lésions précancéreuses du côlon ont également été observées. Toutefois l’extrapolation directe du rat à l’homme est impossible mais cette étude soulève le potentiel toxique du dioxyde de titane. [5] L’étude de l’écotoxicité de cette substance reste incomplète et les recherches ont été menées, à l’heure actuelle, seulement sur des animaux de laboratoire. Des recherches sont en cours sur la capacité du dioxyde de titane à passer au travers de la barrière hémato-encéphalique et des conséquences de cette nanoparticule sur le cerveau.

 

Les risques pour l’environnement

Le principal risque environnemental concerne les espaces marins à cause des déchets industriels et la diffusion de nanoparticules dans l’eau notamment via les crèmes solaires. Ces déchets sont suspectés responsables de tumeurs de la peau chez les poissons. Les crèmes solaires sont très toxiques pour les coraux et responsables de leur blanchiment et leur mort. On dénombre jusqu’à 6 000 tonnes de crème libérée dans les zones où vivent les récifs coraliens, cela représente 10% des récifs coraux mondiaux!

Les crèmes solaires bio (certifiés Nature&Progrès, Cosmébio, BDIH…) ne contiennent pas de nanoparticules et sont beaucoup plus respectueuses de notre environnement et de notre santé.

 

Où le retrouve-t-on?

Dans l’industrie alimentaire (colorant E171) on le retrouve dans les bonbons, les biscuits, les produits chocolatés ou les chewing gums.

En cosmétique (appellation INCI CI 77891) il est très utilisé au sein de crèmes solaires comme écran minéral car il absorbe et réfléchit les rayons du soleil. Sous forme de nanoparticules il permet d’éviter que votre crème solaire ne laisse d’indésirables traces blanches. On retrouve également le dioxyde de titane dans de nombreux dentifrices, surtout ceux à la pâte très blanche.

 

La règlementation

L’Union Européenne et les Etats-Unis ont interdit l’utilisation du E171 au sein de la filière alimentaire biologique. Cependant son utilisation est autorisée dans les formulations cosmétologiques biologiques.

D’après le règlement 2016/1143 du 14/07/2016 le nano dioxyde de titane est autorisé, à une concentration maximale de 25%, dans les crèmes solaires en tant que filtre anti-UV. A cause de sa toxicité par inhalation il est interdit dans les produits en spray.

L’EFSA et l’AFSSET déconseillent l’utilisation de crèmes solaires contenant du dioxyde de titane nanométrique chez les enfants en bas âge, leur peau étant plus fine ils sont plus sensibles à la pénétration de cette substance dans leur organisme. De plus l’ANSES recommande d’éviter d’utiliser ces crèmes solaires sur des peaux lésées ou présentant déjà des coups de soleil afin de permettre aux nanoparticules de pénétrer la couche cutanée.

 

Sources:

[1] http://www.additifs-alimentaires.net/E171.php

[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dioxyde_de_titane

[3] Afssaps, Rapport État des connaissances relatif aux nanoparticules de dioxyde de titane et d’oxyde de zinc dans les produits cosmétiques en termes de pénétration cutanée, de génotoxicité et de cancérogenèse; adopté par La Commission de cosmétologie de l’Afssaps le 15 mars 2011, en réponse à la Saisine (n+2008 BCT0001) de la Direction générale de la santé (DGS) le 21 janvier 2008. 55 pages, PDF

[4] Agir pour l’Environnement ; Communiqué de presse du 12 avril 2017 ; L’ANSES partage les inquiétudes des associations vis-à-vis du dioxyde de titane, Le gouvernement doit interdire l’additif E171

[5] INRA ; Additif alimentaire E171 : les premiers résultats de l’exposition orale aux nanoparticules de dioxyde de titane ; 2017

[6] https://www.ecoconso.be ; https://www.natura-sciences.com

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